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Groupe de lecture 26/04

27 Mars 2017 , Rédigé par laurent rompteaux

Prévu de longue date, le prochain groupe de lecture se réunira comme prévu le mercredi 26 Avril à 18h30 au CMP Nord de Boulogne sur mer

Au programme l'étude de 2 chapitres du livre "Le temps des glaciations" de Salomon Resnik dont nous avons entretemps appris le décès. Y a t'il un meilleur hommage que d'étudier ses écrits ?

Voici un hommage publié sur le site du quatrième Groupe

Écrit en ligne

EVEN-LE BERRE C. (dir.), Un hommage au psychanalyste Salomon Resnik, in Interlignes, http://www.quatrieme-groupe.org/, publié le 20 Fév 2017

 

Résumé :

Lorient, le 18 février 2017

Un hommage au psychanalyste Salomon Resnik

La nouvelle du décès de Salomon Resnik, le 16 février dernier, m’a profondément peinée et ce, d’autant plus qu’elle vient s’inscrire dans la liste des disparitions récentes de nombreuses figures marquantes de la psychanalyse groupale ; ami(e)s et collègues auxquels je dois énormément, qui ont tous eu le bonheur de côtoyer Salomon Resnik et auxquels je rends présentement, également hommage : Jacqueline Falguière, Jean-Marie Enjalbert, Jean-Claude Rouchy, Jacques Schiavinatto, Ophélia Avron, André Missenard …

Psychiatre argentin et psychanalyste membre titulaire de L’Association psychanalytique Internationale, Salomon Resnik a grandi auprès d’Enrique Pichon-Rivière avant de poursuivre à Paris puis à Londres, une trajectoire vigoureusement personnelle qui l’a amené à s’enrichir de la pensée de nos plus grands penseurs et théoriciens de la psychanalyse : M. Klein, W. Bion, D. Winnicott, H. Rosenfeld et E.Bick …

A Paris, où il a exercé la psychanalyse, il fut membre de la Société Française de Psychothérapie Psychanalytique de Groupe (SFPPG) et en fut également le président de 1990 à 1994.

J’ai eu l’immense privilège de côtoyer ce grand homme, d’être destinataire de sa bonté et de cette attention à l’autre qui le caractérisait. N’ayant jamais aimé suivre les sentiers battus, son activité s’exerçait aussi dans des champs en lisière de la psychanalyse. On voit ainsi se dessiner un parcours où les chemins vicinaux étaient pour lui beaucoup plus attrayants que les voies toutes tracées des sociétés de psychanalyse et, je crois que partout où il se trouvait, il incarnait cette étonnante vitalité intellectuelle et émotionnelle qui produisait des effets étrangement contagieux : car il était aussi homme à aimer le langage simple et direct, celui qui traduit au plus près ce que les hommes vivent et ressentent.

Salomon Resnik, certes, nous laisse une œuvre théorique magistrale qui aborde des champs très diversifiés de la psychanalyse groupale comme étrange chimie collective et inconsciente, de la psychose de l’adulte, de l’autisme infantile, de l’archaïque maternel, du narcissisme destructeur ainsi que ses essais sur l’art et bien d’autres encore …  mais demeurait, avant tout, un clinicien dans l’âme qui s’attachait à saisir dans leur immédiateté et singularité les processus intra et interpsychiques. 

En ce qui concerne son activité d’écriture, elle fut foisonnante par de nombreux articles dans des revues allant de la Revue de psychothérapie psychanalytique de Groupe (RPPG)  jusqu’au journal de la psychanalyse de l’enfant en passant bien sûr par Le Coq-Héron et Connexions.

Lors du congrès de 2005 organisé par La SFPPG et la FAPAG, Salomon Resnik a abordé et séduit son auditoire par cette parole toute personnelle dont je me fais aujourd’hui, auprès de vous, porte-parole : « le monde invisible n’est pas constitué seulement de ce qui ne se laisse pas voir, mais aussi de tout ce qui n’est pas mis en relief dans le domaine du visible : quand la chose cachée à la lumière de la conscience acquiert une forme et se met en évidence, la réaction est celle de l’étonnement. En psychanalyse, quand on reçoit une observation interprétative de ce que l’on ne voit pas chez soi ou dans la vie quotidienne, la réaction est toujours : comment ne l’ai-je pas vu avant si c’était en face de moi ? Pourquoi cet aveuglement ? ». « Qui n’a pas vécu l’expérience de se promener au marché suivant le même itinéraire, durant des années, et d’être étonné un jour de trouver une plaque dans la rue Bonaparte à Paris : “ Ici habitait Édouard Manet, par exemple, comme ça a été mon cas “. Et de se demander : “Quand est-ce qu’on a mis cette plaque ici ? “. Et de s’entendre répondre : “Mais elle y est depuis toujours ! “. Comment ai-je pu ignorer un voisin si important ? Cette plaque avait toujours été là. En marchant avec ma femme dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, on a trouvé un jour une plaque disant : “ Ici a habité d’Artagnan “. Comment est-il possible que le héros gascon de mon adolescence soit si près de moi, ou en tout cas près de mon studio rue Bonaparte ? »

Salomon Resnik, ce même jour de septembre 2005, vous me glissiez à l’oreille à l’issue de votre conférence : “ Comme le fou qui regarde le doigt alors que le sage lui montre la lune “, notre société nous demande de regarder le doigt alors que derrière le doigt (les méthodes objectivantes), il y a une tout autre visibilité, la visibilité de l’inconscient.

Salomon, je vous rends hommage.

Catherine Even-Le Berre

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