Citation 13

4 Octobre 2010 , Rédigé par laurent rompteaux Publié dans #citation

"Le danger consiste,en ce que nous nous sentions si bien dans des conditions de vie désertique, grâce aux moyens d'adaptation, que nous en perdions l'espoir de rendre à nouveau le monde humain." Hannah Arendt dans "Qu'est ce que la politique?" Paris, Seuil, 1995

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laurent

17/10/2010 19:50

Et si comme vous le dites pour Arendt il faudrait regarder la psychanalyse dans son ensemble, sortir des vues purement intrapsychiques, alors oui une lecture de Marx ne peut qu'ouvrir un peu plus l'esprit des cliniciens. Lui et d'autres plus actuels d'ailleurs. Il est dommageable mais parlant que la conférence d'Echoterra ayant le moins attirée de monde fut celle où nous avons invité l'économiste Laurent Cordonnier, ses ouvrages sont à lire absolument. Mais bon on poursuivra, il y a quelques années quand on disait psychanalyse sur la côte c'était difficile, aujourd'hui nous sommes à la 20ème conférence alors plus tard nous parviendrons à croiser les regards.

LOMBARD Jean-Marc

05/10/2010 23:33

Bonjour, Je connais peu la pensée de Hannah Arendt mais j’ai pu goûter de sa réflexion - profonde et dérangeante - au travers de son ouvrage : « Conditions de l’homme moderne ». En découvrant votre citation, je n’ai pu m’empêcher de feuilleter à nouveau cet ouvrage et j’ai fait le constat suivant en m’attardant sur certains paragraphes : c’est que la profondeur méthodique de cet auteur incite à une relecture d’ensemble, que l’intelligibilité d’une page n’est possible qu’avec la lecture des précédentes et que seules les suivantes lui donnent toutes ses dimensions (intellectuelle, politique et historique). Autrement dit, que les réflexions de H. Arendt nécessitent pour ma part une lecture de chevet, une patience de fourmi faisant et refaisant le parcours de chapitre en chapitre pour parvenir au contexte de chaque pièce, étape par étape jusqu’à une pensée qui fourmille mais ne s’achève pas en un produit fini. Bien au contraire, le livre refermé, celui-ci continue à s’écrire… et appelle d’autres livres en devenir ou qui sont achevés (?) : je vais débuter la lecture du chapitre 2 de la première section du livre premier du Capital de K. Marx… une saga ! Et je repense ici à Joël Dor qui lors d’un cours magistral à Paris 7 nous avait confié que cela faisait 20 ans qu’il lisait et relisait l’inépuisable S. Freud… pour comprendre J. Lacan. Alors un monsieur Onfray docte en un été… quelle dérive pour un apôtre de l’hédonisme… et de la perversion (voyons à qui nous avons à faire dans « L’art de jouir », pp. 238-239, c‘est édifiant !). Mais pour en revenir à votre citation d’un livre que je n’ai pas lu et qui attise ma curiosité, de quel "danger" parle H. Arendt ? Celui de l’illusion ou nous sommes lorsque nous ressentons un "bien-être" ici-bas ? Mais dans quel pays ? Aux Etats-Unis ? En Afrique ? Dans un "monde" en réalité déshumanisé ou supposé comme tel par H. Arendt ? Pourquoi ? Ou plutôt par quoi ? Quels sont ces énigmatiques « moyens d’adaptation » ? Le confort matériel de notre civilisation occidentale ? Ou les modèles qu’il véhicule ? Les conditionnements consuméristes au cours de nos vies désertées par la pensée ? Par l’utopie ou par le sens du politique ? Mais de quel "espoir" s’agit-il ? Celui rêvé d’un nouveau monde enfin humanisé, car trop humain pour le meilleur comme pour le pire ? L’espoir d’être encore en mesure de penser puis concourir au meilleur des mondes possibles ? En mesure de penser, avant ou après un bon repas chaud bien arrosé ? Sommes-nous déprimés de nous sentir si bien quand d’autres ne peuvent qu’aller mal ? Devons-nous secouer l’impuissance que nous inspirent les infos télévisées ? Nous sortir d’un fatalisme appris ? Est-ce cela perdre l’espoir ? Espérer suffit-il ? Et nous, que faisons-nous ? Animal social ou âme politique ? Mais au fait, c’est quoi la politique ? Gouverner ? Discourir ? Penser ? Agir ? Penser l’action ? Tout à la fois ? Bon… d’accord… vous avez gagné ! Je vais commander "Qu'est ce que la politique ?" chez mon libraire, promis. Lombard J-M, Psychologue Clinicien, Psychothérapeute.