"Les pires ennemis de la psychanalyse" Prado de Oliveira
8 Avril 2010 , Rédigé par laurent rompteaux Publié dans #livres
Allez je ne vais pas vous faire languir plus que cela, mais qui sont ces "pires ennemis" ? Serait-ce encore un ouvrage dénonçant les manoeuvres de certains psy comportementalistes, ou sur un "nouveau philosophe français" en mal de notoriété ayant décidé de se "tailler Freud" parce que lui a tout compris ? Non les pires ennemis sont les psychanalystes eux-mêmes et surtout les institutions qu'ils ont crée.
Rapidement on se demande ce qu'il s'est passé pour l'auteur, tant sa démarche étonne, non pas une nécessaire interrogation sur la psychanalyse et son exercice mais sur la manière dont il veut démontrer son propos. Il faudra attendre la page 185 c'est à dire 20 pages avant la fin du présent ouvrage pour qu'il parle de son expérience personnelle. Luiz Eduardo Prado de Oliveira a été refusé comme membre d'une institution analytique à laquelle il participait depuis des années et de poser son hypothèse sur la fermeture de ces institutions.
Il n'est pas dans mon propose de défendre ces institutions loin de là ; d'ailleurs loin de là géographiquement, le là étant pour les grandes villes et Paris loin devant, on peut vivre hors de ce système ; mais c'est la manière dont l'auteur veut démontrer à tout prix son hypothèse qui m'interroge.
Son ouvrage est d'abord une lecture historique et on est dans la subjectivité sans nuances ( peut être que cette institution avait de nombreuses raisons de refuser l'admission de l'auteur, qu'en sait -on ?) ; ainsi certaines remarques se voient coupées de leur contexte socio-historique, les références citées (à valeur historique) ne servent qu'à démontrer le propos de l'auteur et certaines phrases sont énoncées comme des "vérités".
Exemple quand est cité Eitington sur le fait que les analysants payent parce que les analystes en vivent, on se demande si ça n'est pas un métier et ce qui est fait de la question de la dette ?
Il est facile de revenir sur les errements et les erreurs d'une théorie et d'une pratique en train de s'écrire, d'autres ne s'en privent pas en ce moment. Mais à cet ouvrage on en préférera d'autres dont on vous parlera un peu plus tard.