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Décès de Jean-Paul Valabrega

28 Janvier 2011 , Rédigé par laurent rompteaux Publié dans #infos

Nous apprenons avec beaucoup de tristesse la nouvelle de la disparition de Jean-Paul Valabrega, co-fondateur en 1969 du Quatrième Groupe O.P.L.F., au côté de Piéra Aulagnier et de François Perrier.
Michelle Moreau Ricaud évoque pour nous ce collègue dont la pensée et la présence ont fortement marqué notre collectif.

"Jean-Paul Valabrega, entre dans la vie adulte dans une période sombre de l’histoire, résistant à 19 ans, il se cache à Toulouse, où il continue ses études. Il s’était formé à la philosophie, puis à la biologie. Docteur en psychologie, il deviendra, chercheur au C.N.R.S.
Il a eu une trajectoire compliquée sur le plan analytique (comme nombre de collègues de sa génération) et a traversé activement trois scissions dans le mouvement psychanalytique français: 1953,1964,1969. 
Élève à la S.P.P., il fait une analyse avec Georges Parcheminey .
Il participe en 1953 à la “révolte des élèves” qui s’opposent à l’ouverture du 2e Institut de psychanalyse, et suivront Daniel.Lagache, Juliette Boutonnier et Françoise Dolto dans la première scission du mouvement psychanalytique français. Lacan et d’autres les rejoindront.
Il publie, dès 1952, des travaux sur la relation médecin-malade, puis
Les théories psychosomatiques en 1954, ouvrage couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques. C’est alors qu’il rédige sa thèse "La relation thérapeutique", sous la direction du Pr Daniel Lagache qu’il rencontre Michael Balint invité dans la 2e association psychanalytique, la Société Française de Psychanalyse, fondée après la première scission de la SPP; il le fait connaître en France par la traduction dès 1960, aux P.U.F., de son livre Le médecin, son malade, la maladie, puis Techniques psychothérapeutiques en médecine ."

C’est sur la question de "la passe" qu’il considère comme un foyer d’inanalysable sis au coeur même de la transmission psychanalytique, et périlleux pour le processus analytique que se consommera sa rupture avec l’EFP en 1969.

Dans les débuts du Quatrième Groupe (*), il élabore avec l’analyse quatrième, une théorie du contrôle de la situation de supervision, qui prend en compte l’ensemble complet des figures et personnes qui y interviennent, ainsi que leurs interactions visibles ou cachées. C’était là un apport novateur et d'importance concernant la transmission de la psychanalyse.

Homme d’écriture, il était également jusqu’à ce jour co directeur de la revue Topique avec Sophie de Mijolla-Mellor. Ses nombreuses publications de livres et d’articles montrent la diversité de ses centres d’intérêt et l’ampleur de la réflexion qu’il n’a cessé de mener.

À quelques jours de l'ouverture des journées scientifiques du Quatrième Groupe consacrées à la "situation de la psychanalyse”, nul doute que nous retrouverons dans les conférences et les débats  les traces sensibles de la pensée exigeante qu'il nous à toujours invité à développer. 
 
Michelle Moreau Ricaud    

Catherine Henri-Ménassé

 

 

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Jean-Paul Valabrega

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