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Documentaire sur France 5

22 Octobre 2008 , Rédigé par laurent rompteaux Publié dans #infos

Mardi 4 novembre 2008 à 20.35  Enfants, graines de délinquants ? Documentaire

Les enfants s'expriment parfois d'une manière violente, dans leurs jeux et leurs dessins. Cela fait-il d'eux des délinquants potentiels ?
En 2006, le projet de loi sur la prévention de la délinquance suscite un véritable tollé. Basé sur un rapport publié par le très respectable Inserm, il prévoit notamment le dépistage des troubles des conduites dès l'âge de 3 ans !

Retour sur une affaire devenue un enjeu de société. « Froideur affective, tendance à la manipulation, cynisme, index de moralité bas »… Des termes qui font froid dans le dos quand on sait qu'ils concernent de tout jeunes enfants. C'est pourtant en s'appuyant sur le rapport de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dont ils sont issus, que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, propose son projet de loi de prévention de la délinquance.

Dans ce rapport publié en 2005 et intitulé Troubles des conduites chez l'enfant et l'adolescent, les auteurs établissent un lien de cause à effet entre les crises de colère de l'enfant et la délinquance. Ils recommandent donc le repérage des petits à problèmes dès 36 mois.

Mobilisation générale… Mais qu'entendent les experts par troubles des conduites ? Il s'agirait de troubles « s'exprimant par une palette de comportements très divers qui vont des crises de colère et de désobéissance répétées de l'enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups et blessures et le vol du délinquant ». Vaste sujet.

La polémique ne s'est pas fait attendre.

Le rapport comme le projet de loi ont provoqué l'inquiétude et l'indignation de nombreux parents mais aussi celles des professionnels. Personnels des crèches, des écoles, des PMI, enseignants et pédopsychiatres réagissent. Une pétition lancée à l'initiative du collectif « Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans » recueille rapidement 200 000 signatures. Deux mondes s'opposent .

Selon Pierre Suesser, médecin et membre du collectif, « ce qu'on ne peut pas accepter, c'est qu'on laisse croire que les difficultés de comportement chez un enfant de 3, 4 ans sont prédictives d'une évolution ultérieure vers la délinquance… Or cette causalité n'est nullement établie et on ne peut pas faire porter à un enfant une telle épée de Damoclès pendant des années sans risquer qu'il se conforme à cette obsession inquiète de la part de son entourage… ».

Un avis partagé par le pédopsychiatre Bernard Golse, pour qui « une bonne idée au départ — qui était (d'octroyer) une plus grande attention au bébé — se tourne en catastrophe, en une espèce d'enfermement évolutif tout à fait dommageable pour les enfants ».

 En fait, le rapport de l'Inserm est nourri d'études anglo-saxonnes. L'un de ses principaux auteurs est d'ailleurs le Canadien Richard Tremblay, qui, depuis un quart de siècle, tente de comprendre comment d'innocents bambins deviennent des adultes violents. Considéré outre-Atlantique comme le découvreur des origines de la délinquance, Tremblay est contesté par la majorité des spécialistes français de la petite enfance. Mais ses théories se répandent et son laboratoire est désormais associé à celui de l'Inserm.
Vers des individus formatés Pour repérer les troubles du comportement, le rapport de l'Inserm recommande d'utiliser des questionnaires à l'école : l'enfant refuse-t-il obéir, attend-il son tour, donne-t-il des coups de pied, éprouve-t-il des remords ?
Au Québec, ces questionnaires sont largement utilisés. C'est ainsi que les enfants jugés trop agités pour rester à l'école sont provisoirement accueillis dans le cadre du programme expérimental Répit-Transit. Un test interactif de cent questions, passé par les enfants à leur arrivée, permet aux psychologues et aux éducateurs de définir leur intervention. Les enfants bénéficient ensuite d'un suivi individualisé et d'un apprentissage intensif des bons comportements .
 Depuis plusieurs années, ce type de test pour dépister les troubles des conduites est introduit dans les écoles de différentes régions françaises. L'approche séduit parce que « cela offre une solution simple à un problème complexe ». En France, les spécialistes refusent encore « le dressage, plus efficace à court terme que l'éducation pour produire des individus formatés », parce qu'« un enfant n'est pas une marionnette ». Mais pour combien de temps ?

 Déjà, à l'instar de ce qui se fait au Canada, une étude en cours cible 440 jeunes femmes enceintes ayant un niveau d'études et un revenu faible. Histoire de pouvoir prévenir la délinquance dès la grossesse…
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flippant, si tu progresse tes parents t'améneront chez MacDo, vu sur un questionnaire, toujours présent pour l'uniformisation des esprits.Des adultes qui craignent autant les enfants c'est alarmant. Il faut encore résister avec pasde0deconduite et signer les pétitions pour ceux qui ne l'ont toujours pas fait.